23/11/2023
Lorsqu’il s’agit de prendre une décision importante, par exemple où aller installer la colonie après un essaimage, les abeilles ouvrières dont c’est le rôle analysent, s’expriment, s’écoutent, débattent, pour finalement décider ensemble. Elles appliquent un processus très bien élaboré, fruit de leur apprentissage depuis des millions d’années (👉https://lnkd.in/ePDAxQsy).
Ce processus est caractérisé par le phénomène d’inclusion qui leur permet de prendre la meilleur décision possible (👉https://lnkd.in/eaqsq6zA).
Processus, inclusion… sont-ce vraiment des conditions suffisantes à la prise de la meilleure décision possible ❓
Pour le savoir, je fais des conférences 🎤 qui… non j’déconne encore et toujours, je vais vous donner quelques pistes (pas toutes 😉 ) :
En fait, qui l’eut cru, il est aussi question de fécondation. Si si ! La fécondation des reines apporte beaucoup de diversité, indissociable de l’inclusion.
Par ce que c’est un peu comme chez nous finalement. Analyser, discuter, débattre, nous écouter, nous mettre d’accord…. C’est quand même vachement plus facile quand on est tous pareil. Même âge, même origine culturelle, même école, même quartier, même lieux de vacances 🤔… En fait c’est plus facile de se mettre d’accord quand on est enclin à penser la même chose, tous issus du même moule... mais est-ce que ça donne les meilleurs résultats❓
Alors pour éviter cet entre-soi, c’est là où c’est un peu différent chez les 🐝…. voire très différent vous allez voir :
Par un bel après-midi ensoleillé ☀ , les jeunes reines vierges s’offrent une partie de pattes en l’air durant laquelle de très nombreux mâles, tous d’horizons différents, sur leur 31, viennent prendre un peu de plaisir et féconder un même reine ! (à tour de rôle hein, pas tous en même temps quand même 😯 ).
Les ouvrières, filles de ces reines devenues pondeuses, sont donc des demi-sœurs qui apportent chacune leur manière de voir une situation donnée… et c’est là que l’inclusion prend toute sa force dans la prise de décision !
Vive les abeilles ! et vive leur miel !
31/10/2023
Ça existe aussi chez les abeilles… et c’est pas du pipeau ! Vous vous souvenez de l’histoire dans laquelle de plus en plus d’abeilles venaient me voler MON miel (celui que je LEUR avais volé cet été). Je parlais du processus de détection des meilleurs spots de nectar 👉https://lnkd.in/ePDAxQsy
Dans ce processus il est question de prise de décision et d’inclusion. Ah bon ⁉
Pour comprendre, je fais des conférences 🎤 qui… non j’déconne toujours, je vais vous raconter (un peu 😉 ) comment ça se passe :
Prenons un peu de recul : en général, les comportements des organismes vivants ne sont pas le fruit du hasard. Ils sont le fruit de leur coévolution avec les organismes qu’ils côtoient dans leur écosystème. Le but est bien précis : survivre !
Alors si les abeilles, qui survivent depuis plus de 50 millions d’années, ont développé des comportements inclusifs, c’est pas que pour faire bien sur leur page web « qui sommes-nous » / « nos valeurs », c’est que ça doit être sacrément important pour atteindre leur objectif de survie 😉.
Souvenez-vous, chaque butineuse ne va pas butiner où bon lui semble, ce sont les éclaireuses qui décident. Elles sont à peine une cinquantaine… bah oui, si elles étaient des milliers ce serait quand même bien plus compliqué.
Savez-vous qui sont ces heureuses élues à la lourde responsabilité ?
Ce sont les butineuses les plus expérimentées, les « anciennes », qui ont le plus d’heures de vol au compteur ! (Je te vois déjà toi lecteur « senior » te dire que oui, évidement, elles ont bien compris, et que toi aussi, « humain senior », tu as tellement d’expérience à partager avec ces jeunes fous que tu comprends et qui te comprennent de moins en moins 🤔).
Bien, pour comprendre le processus de décision relisez le post référencé ci-dessus mais en gros, les éclaireuses dansent (si si sérieux elles 💃 ) pour échanger leur opinion et atteindre une forme de consensus.
Quels avantages à cette décision collective et donc inclusive ?
🐝 Éliminer les mauvaises décisions. Si seule une éclaireuse décide, mais qu’elle se trompe dans son jugement, des milliers de butineuses partiraient récolter un nectar pourri.
🐝 Dans la mesure où chaque éclaireuse est qualifiée pour émettre un jugement, laisser à chacune l’opportunité de partager son opinion sur une situation donnée permet d’améliorer la qualité de la décision, ainsi que « l’adhésion » à cette décision.
🐝 Ce n’est pas prouvé mais on peut supposer que cette décision collective, pour laquelle chacune a pu s'exprimer, améliore l’exécution de cette décision… excellence opérationnelle !
Processus, inclusion… sont-ce des conditions suffisantes à la prise de la meilleure décision possible ? suite au prochain numéro, on prendra un peu de hauteur en parlant fécondation. Mais c’est quoi donc le rapport ⁉
Vive les abeilles ! et vive leur miel !
18/01/2023
C’est parfois un peu lourd au quotidien d’avoir ma petite voix du doute qui ne se met jamais en veilleuse. Et parfois cette voix devient très forte, résonne jusqu’à l’insupportable. Il m’est arrivé en entreprise de douter au point de ne pas me sentir à ma place dans mon équipe.
Pourtant, je devais être à ma place puisque mon parcours m’avait permis de la « prendre » cette place. Je devais être à ma place puisqu’un processus de sélection m’avait légitimé à cette place. Comme les autres membres de mon équipe, je devais donc avoir des compétences rationnelles (intelligence, expertise, capacité relationnelle…) et pourtant, ça ne collait pas, et j’en voyais d’autres pour qui ça ne collait pas non plus.
Au-delà du mal-être individuel, ensemble nous manquions d’intelligence. Nous devenions inintelligents collectivement. Et sans surprise, l’équipe n’arrivait pas à atteindre ses objectifs ambitieux.
Alors pourquoi ❓
Problème de relations entre des humains bien évidemment, mais au-delà, certains d'entre nous n’évoluaient pas dans les conditions et dans l’environnement qui rendent propice l’émergence de l’intelligence collective. Nous nous sentions en insécurité psychologique (cf ma chronique reconversion en commentaire).
Pour ma part, cette insécurité générait du stress qui me faisait soit me mettre en retrait (la fuite), soit devenir agressif (l’attaque). Dans les deux cas, vous serez d’accord avec moi, ces comportements généraient peu d’intelligence collective… elle qui s’épanouit grâce à l’empathie, à la créativité…. toutes deux devenues impossibles dans mon état. Quel dommage, mon équipe ne pouvait plus bénéficier de mes lumières !! 😉
Me mettre plus la pression ne servait à rien, bien au contraire. Comme un cercle vicieux, plus on me pressait moins j’étais performant, créatif et ouvert au changement. Et moins j’étais performant, créatif et ouvert et plus on me pressait !
Il faut casser ce cercle vicieux en prenant du recul et remettant l’humain au centre. D’autant plus que l’entreprise n’est qu’une petite partie de l’équation qui voit nos sociétés créer de plus en plus d’insécurité pour un plus grand nombre (inflation, guerre, climat, peur de l’IA…).
En entreprise, un début de solution passe par le développement d’environnements sécurisants pour nos équipes, environnements dans lesquels chacun est satisfait d'apporter sa pierre à un édifice collectif dans lequel il se retrouve. Et s'il ne s'y retrouve pas, il doit pouvoir quitter l'aventure sans conflit pour s'investir dans un projet qui lui convient mieux ailleurs.... Plus facile à dire qu'à faire...
Merci à Michaël pour son article